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Epandage des boues d'épuration sur les champs

L’épandage des boues de stations d’épuration dans les champs : une autre pratique délétère à proscrire


Les boues de stations d'épuration sont à traiter comme ce qu'elles sont : des déchets toxiques. L'incinération après séchage (pratiquée dans les pays à la pointe sur le sujet) est la seule solution. Car elles ne sont pas débarrassées de leurs polluants (métaux lourds, nanoparticules des médicaments), lorsqu’on propose aux agriculteurs de les épandre dans leurs champs.

Une fois épandus, ces polluants ne "disparaissent" pas. On les retrouve dans les nappes phréatiques et l’eau que nous buvons, dans les produits de la terre que nous absorbons, dans l'air que nous respirons.

Des agriculteurs qui méprisent le sol, l'air et l'eau, voient dans l'épandage de boues polluées une source facile de revenus. Et c'est criminel, car notre système immunitaire ne suit plus : dans certaines communes des Yvelines, près des champs, on déplore un nombre alarmant de cancers et de maladies dégénératives sur des personnes jeunes. Les pesticides qui sont la première source de produits chimiques dans l’air des campagnes françaises forment des cocktails redoutables avec les résidus chimiques de ces boues.

Souvent, les "études d'impact" des demandeurs, recèlent de sérieuses erreurs : à la dernière enquête publique sur le sujet en mairie, nous avons signalé le fait que les cartes fournies par le demandeur, présentant la nature des terrains agricoles, étaient fausses : des terrains calcaires avec des bétoires menant directement aux nappes phréatiques, étaient cartographiés comme argileux. Malgré cela, les agriculteurs ont eu gain de cause, et les boues ont été répandues sur des terrains calcaires... A quoi servent les enquêtes publiques ?

Bien sûr, "on a toujours épandu dans les champs". Mais les niveaux de pollutions et la dangerosité actuelles des boues n'ont plus rien à voir avec ceux d'il y a 100 ans : nous devons donc cesser de "faire comme d'habitude" et adapter notre gestion des déchets aux niveaux de risques que l'innovation irresponsable nous fait encourir.

Il est temps de faire payer aux responsables ces pratiques polluantes et dangereuses pour notre santé : si on assortit l'épandage des boues de tests obligatoires à chaque camion, qu'on envoie à l'incinérateur les lots pollués, ou si l'agriculteur perd en "taxes pour épandage de polluants", autant qu'il touche pour épandre, si on fait un relevé du niveau de pollution de son sol avant épandage et après épandage, si on fait analyser ses récoltes, pour voir si on y retrouve des métaux lourds ou des nanoparticules, il réfléchira peut-être à deux fois avant d'accueillir ces boues.

Au silo des coopératives, il ne faut plus analyser uniquement les taux de protéines des récoltes, mais... les métaux lourds... et pénaliser systématiquement les produits contaminés. On pourrait créer à cet effet un département spécial de la DGCCRF avec des vérificateurs en nombre suffisant pour aller sur le terrain.

Il serait aussi intéressant de rendre ces résultats publics.

On pourrait également instaurer des cours gratuits à destination des agriculteurs, afin de contrer les discours lénifiants des agrochimistes et de tous ceux qui ont intérêt à les maintenir dans l'ignorance.