OGM
La base de notre santé est une alimentation saine
Ce bien précieux est menacé
S’alimenter est un geste vital
Il faut donc être particulièrement vigilant aux modifications des aliments qui nous sont imposées.
En effet, des transnationales pressées de déposer des brevets, développent actuellement de nombreuses techniques pour créer des OGM, c’est à dire modifier génétiquement ce que nous mangeons : mutagénèse aléatoire, transgénèse, plantes mutées, cisgénèse, biologie synthétique... Pour faire accepter ces pratiques et empêcher leur évaluation sérieuse, ces firmes s’emploient à les banaliser : il y aurait "équivalence en substance" entre un maïs normal et un maïs GM, entre un colza normal et un colza muté...
C’est faux : toute modification génétique entraîne de nombreuses modification des protéines de la plante. On nous fait croire que les scientifiques ont "décrypté" le génome, ce qui signifie qu’ils connaissent la fonction biologique de tous les gènes. C’est un mensonge : ils n’ont que "séquencé" le génome. On a "décrypté" la fonction biologique de très peu de gènes [1]. Les scientifiques appellent d’ailleurs "ADN poubelle ", la part du génome dont ils n’ont pas encore compris l’utilité ; de là à dire qu’elle ne sert à rien... Le génome peut pourtant être influencé, sans que la séquence soit changée. En outre, la réactivation de toxines, bloquées dans la plante naturelle, est tout à fait possible par recombinaison génétique [7]
Par ailleurs, des Plantes GM, cultivées en plein champ, contaminent les autres plantes (et les produits de la ruche) sans difficulté : les plantes "terminator" ne rendent pas les pollens inactifs. La culture en plein champ a pour conséquence de rendre inter-fécondables des plantes qui ne l’étaient pas. José Bové a compris le danger et dénoncé ces prises de risques inacceptables - car irréversibles - en fauchant les maïs transgéniques. Les compagnies d’assurance ont également compris le problème: elles refusent de couvrir le risque de contamination croisée, car elles le considèrent... comme certain [2].
Au gré des modifications génétiques voulues et de contaminations croisées incontrôlées, provoquées par la culture d’OGM en plein champ, nos aliments quotidiens vont donc contenir des protéines modifiées. Dont certaines seront incompatibles avec nos enzymes digestives.
Contrairement à ce qu’on dit, toutes les molécules ingérées ne sont pas "détruites" par la digestion. Il est à présent prouvé qu’on retrouve des ARN micro (provenant du riz et du chou de leur alimentation) dans le sérum sanguin et le tissu de mammifères [9] (voir paragraphe "Une étude intéressante" ci-dessous).
L’action des enzymes
Pour construire notre corps au quotidien, les aliments doivent obligatoirement être traités par nos enzymes digestives qui les dégradent.
Nos enzymes ne sont pas prévues pour toutes les protéines inconnues. Certaines enzymes ont une très haute spécificité et la totalité des molécules de notre nourriture ne pourra plus être correctement traitée. C'est-à-dire que nous allons manger, sans rien remarquer, des aliments GM qui auront un aspect et un goût "normaux". Mais nos enzymes ne pourront pas en utiliser les protéines modifiées pour construire et entretenir notre corps.
Plus grave : on sait qu’absorber des protéines mal "dégradables" a des conséquences. Les souris nourries aux OGM ont des problèmes : poumons, reins, foie, sérum sanguin, problèmes de poids (les mâles maigrissent, les femelles grossissent...) [6].
Pourquoi nos enzymes ne pourraient-elles s’accommoder de ces nouvelles protéines ? Les enzymes ne pourront s’adapter à la totalité des nombreux aliments modifiés, car elles agissent comme une clef avec une serrure, en se clipsant parfaitement, un bref instant, aux substrats (nos aliments). C’est pourquoi la nature nous a pourvus d’un bon stock d’enzymes : nous avons un joli trousseau de clefs. Mais ce n’est pas un passe-partout : il est donc certain que certains substrats GM ne pourront pas être correctement dégradés [3]. Certains substrats pourront avoir des conséquences aberrantes : des molécules alimentaires GM pourront avoir une structure leur permettant de se lier aux sites actifs de nos enzymes, mais induire leur inhibition. A l’inverse, d’autres molécules GM pourront provoquer une activation incongrue de nos enzymes et perturber l’équilibre cellulaire. Il pourra également y avoir une dévalorisation de notre capital enzymatique, à la suite de liaisons aberrantes à l’ADN de certaines protéines, entraînant une modification de la transcription du gène codant pour l’enzyme.
Les conséquences sur notre santé
Grâce aux patients atteints de déficience enzymatique, on a étudié les répercussions sur la santé de l’impossibilité d’action des enzymes sur certaines protéines. L’incapacité des enzymes à bien dégrader les aliments, à correctement "casser les protéines en petits morceaux", entraîne un rabotage au niveau de l’intestin grêle, dont la paroi ne peut plus "filtrer" correctement ce qui passe dans le circuit sanguin [4].
Des molécules mal dégradées circulent dans le sang : c’est ce qui déclenche la maladie. Le corps cherche à se débarrasser des intruses, de différentes façons. Selon les individus, il crée des pathologies diverses : pathologies d’encrassage, lorsque le corps tente de stocker ces molécules dans certaines cellules, ou dans certains tissus, au gré des affinités de structure ; pathologies cæliaques ; pathologies d’élimination (problèmes ORL à répétition, maladies de peau…) lorsqu’il essaie de faire «sortir» ce qui est passé par erreur dans le sang. Et, plus graves, car très invalidantes, les pathologies dites "auto- immunes", certaines de ces molécules provoquant des réponses immunitaires et des réponses inflammatoires si fortes qu’elles s’attaquent aux structures porteuses.
Une étude sur des rongeurs, menée sur 10 ans par le CSIRO, le plus grand organisme de recherche publique d’Australie, illustre ce propos, et met bien en évidence les dégâts que peut causer UN SEUL OGM sur la santé. En effet, la totalité du groupe de souris nourries avec des petits pois GM a réagi en présentant une réponse immunitaire (augmentation des anticorps dans le sérum sanguin).
Il serait très hasardeux d’essayer de faire changer la mécanique de haute précision de nos enzymes. C’est un équilibre remarquable et fragile.
Pour une bonne santé la seule solution consiste à n’introduire dans le corps qu’un minimum d’aliments auxquels nos enzymes ne sont pas adaptées.
Certains feront remarquer que les améliorations de plantes vivrières ne datent pas d’hier et que les paysans les ont toujours pratiquées lentement, les croisant pour les adapter aux spécificités de leurs terroirs. C’était vrai. Mais, il y a une cinquantaine d’années, les cultivateurs se sont vus retirer la maîtrise des semences [10]. Ils sont devenus des «utilisateurs» de variétés, mises au point par des "semenciers". Et l’accélération brutale des "améliorations" des plantes par ces "spécialistes", a justement commencé à avoir des conséquences sur la santé. Par exemple, on dénombre une véritable explosion de personnes qui déclarent des pathologies en mangeant tout simplement du pain. Car celui-ci comporte à présent trop de protéines gluténine et gliadine pour le système digestif. En effet, sous la pression de l’industrie boulangère, les blés ont été "améliorés" pour devenir de plus en plus riches en gluten, donnant des farines plus élastiques, plus gonflantes, adaptées aux machines (alors qu’un bon boulanger n’a aucune difficulté à faire du pain avec les variétés de tradition classiques)[5]. Mais qu’est-il advenu de la santé ?
Il faut savoir qu’on a mis très longtemps à repérer l’intolérance au blé (différente de l’allergie au blé, en progression constante également), qui touche à présent une personne sur 100 (étude épidémiologique dans 4 pays européens) [8]. Le problème est devenu tellement courant que des rayons entiers "sans gluten" sont arrivés dans les grandes surfaces. Les protéines de gluten "boostées" agissent comme expliqué ci-dessus, et les intolérants développent l’une des pathologies que nous avons décrites : l’histoire des protéines du pain est un bon paradigme de ce qui va se passer.
Mais, dans le cas de ces patients, on n’a affaire qu’à une ou deux protéines responsables, bien identifiées, et la parade au problème est simple : il leur suffit de supprimer la cause, c'est-à-dire de cesser de manger du pain de céréales. Il est à noter qu’aucun médicament ne marche. Ces gens s’en sortent parce qu’il existe d’autres choses non modifiées à manger. L’éviction de l’aliment contenant les protéines responsables fonctionne, mais ces personnes ne sont qu’en rémission. La réintroduction, même minime, de l’aliment les fait rebasculer dans la pathologie. (Pour information : alors que des variétés de blés anciens contenant peu de glutens existent encore – des paysans-boulangers bio font encore du pain remarquable avec ces variétés qu’ils cultivent eux-mêmes –, les agriculteurs sont pénalisés par la coopérative à laquelle ils vendent leur production, si leur blé n’est pas "assez riche en protéines". Et la proposition des scientifiques pour palier le problème, est de "créer" (sans oublier de le breveter) un blé OGM " sauveur " contenant moins de gluten...).
Mais qu’arrivera-il si les aliments à protéines aberrantes se multiplient, multipliant les causes d’intolérance ? Si, en l’absence d’étiquetage (0,9 % d’OGM tolérés dans le "sans OGM" est un non-sens sanitaire), on ne peut pas identifier les protéines coupables, et qu’il n’existe plus de produits non contaminés de remplacement ? Les humains et les animaux, nourris aux OGM, présenteront un terrain inflammatoire chronique. Les femmes, au système hormonal plus complexe, seront les plus touchées. (Les USA ne peuvent être pris comme exemple d’innocuité. L’étiquetage des OGM n’existe pas là-bas. On ne peut pas les relier aux problèmes de santé [11] ).
Comment identifier la protéine cause d’une maladie, au sein de la multitude de protéines modifiées qu’un individu ingurgitera, en absorbant des OGM, mais aussi des plantes qui ne seront même pas répertoriées comme GM (mais qui en auront acquis les caractéristiques au gré du vent et des pollens)?
Qui échappera au problème ?
L’enjeu est gravissime. Car on doit ajouter à cela les effets sur la santé des résidus d’herbicides totaux DANS les Plantes GM, dont la plupart sont transformées dans le but de tolérer (c'est-à-dire absorber sans mourir), les herbicides répandus dans les champs (comme le glyphosate). Les autres PGM sont modifiées pour produire elles-mêmes de l’insecticide dans toutes les parties de la plante, grains compris : le coton GM (non étiqueté!) contient de l’insecticide. De plus, on utilise comme "marqueurs" dans les OGM, des gènes de résistance aux antibiotiques...
Sans parler des disséminations (par le vent, les virus, les bactéries du sol), d’informations génétiques permettant aux plantes sauvages de produire des substances nocives pour la nature et autorisant la contamination génétique de l’ensemble de la planète, nous avons assez d’éléments pour affirmer que la culture d’OGM en plein champ, erreur irréversible, est un crime contre l’humanité.
Que peut-on faire ?
La France est dotée d’une charte de l’Environnement et d’un "Principe de Précaution" qui ont valeur de constitution : les français ont DROIT à un "environnement" sain. On doit agir vite. Car nous allons être confrontés à un vrai problème de santé publique. Les efforts que demande la protection ne sont rien, par rapport à la souffrance à vivre que nous allons éviter à nos enfants. Il faut admettre que l’on s’est trompés, ne pas avoir peur de "rater le train de la science" qui est en passe de dérailler.
Ne pas suivre comme des moutons, les pays d’Europe moins prévoyants. Ne pas partir battus en se résignant à la contamination par les pollens de leurs OGM.
La France doit s’opposer à cet agro-business irresponsable, dont les «améliorations» ne marchent qu’un temps (on sait qu’il faut augmenter les doses de pesticides, quand les adventices ou les ravageurs sont devenus résistants) [2].
Nous devons développer rapidement un projet cohérent pour que la France devienne un pays conservatoire de BIO-SÉCURITÉ, en se protégeant des pays qui ont une vision de profit à court terme. L’argent de la recherche, l’argent PUBLIC, doit être utilisé pour la mise en place d’alternatives visant à une agriculture utilisant le moins de produits chimiques possible.
Nous devons classer "juridiquement" comme OGM, tout organisme génétiquement modifié (de quelque manière que ce soit). Cesser d’urgence les importations de ces OGM et refuser tout produit ayant la possibilité d’en contenir, même au-dessous du "seuil" d’étiquetage. Les consommateurs doivent réclamer des garanties écrites à leurs commerçants, aux fabricants, aux grossistes... Et les conserver en vue des procès.
Refuser toute plantation en plein champ, même les essais. Prévoir des peines très lourdes pour ceux qui passeraient outre : accusation d’empoisonnement avec préméditation et de mise en danger de la vie d'autrui.
Trouver la parade aux pollens venant d’ailleurs : "pièges à pollen" ? Pollinisation anticipée par des abeilles chargées de pollens non contaminés de plantes sous serre ? Tests systématiques avec destruction des "mutants" et loi obligeant les détenteurs de brevets à indemniser les agriculteurs ? Désinfection des engins de transport et des voyageurs venant de pays contaminés.
Se doter d’outils de contrôle efficaces, embaucher des contrôleurs par centaines, car les semenciers livrent aux agriculteurs des lots d' OGM "par erreur", pour mettre les pays devant le fait accompli [2]. Responsabiliser les agriculteurs qui vérifieront les semences : qu’ils soient fiers d’être des acteurs de la santé.
Faire de notre choix un atout économique majeur en faisant la promotion de cette solution d’avant-garde. Créer une AOC "NON-OGM de FRANCE". Vendre, dès à présent, à l’étranger, nos produits de qualité BIO-SECURISÉS comme un trésor préservé. Nos terroirs, notre climat, nos agriculteurs, nous permettront largement de nourrir notre peuple du mieux possible, ET d’exporter.
Démontrer au monde que l’humanité n’a pas intérêt à "mettre tous ses œufs dans le même panier". Négocier avec les pays qui cultivent et consomment des OGM, des marchés d’aliments "propres", pour le futur, "en cas de problèmes". Faire des émules : que toute l’Europe devienne le territoire de la Bio-sécurité.
A l’inverse, si nous faisons cette erreur irréversible, qui sera tenu pour responsable ?Curieusement, les producteurs agro-chimiques, obtenteurs des brevets, ne sont pas considérés comme responsables des dégâts causés par leurs produits. La loi dit que ce sont les utilisateurs qui sont responsables ; mais les semenciers du GNIS manifestent contre toute présomption de faute à l’encontre des cultivateurs d’OGM : au nom des "risques normaux de développement". On a vu que les compagnies d’assurance refusaient de couvrir la contamination croisée [2]. Cette levée de boucliers est très significative.
Notre avenir sanitaire dépend des politiques. Mais les firmes semencières et agro-chimiques sont devenues des lobbies, introduits au plus haut niveau. En déposant des brevets et des COV sur les modifications qu’elles infligent aux plantes vivrières, ces firmes recherchent la mainmise sur l’alimentation mondiale. Elles manipulent scientifiques et politiques. Les pressions, l’argent en jeu, la désinformation sont tels, que la santé n’est même pas prise en compte dans les tests de «valeur», effectués pour inscrire les nouvelles variétés de semences au catalogue officiel. Le test VAT concerne uniquement les Valeurs Agronomique et Technologique.
On ne peut pas non plus faire confiance aux "instances évaluatrices" européennes, donnant leurs avis-santé et environnement dans l’urgence des pressions. Une actualité intéressante à ce sujet, qui va peut-être faire cesser ce laisser-aller : la Cour de Justice Européenne vient de rendre un arrêt selon lequel les études sur lesquelles l'EFSA se fonde pour donner ses autorisations doivent être rendues publiques.
Devançant les lois, les firmes appliquent aux plantes d’autres technologies hasardeuses (fusion cellulaire, nanotechnologies, irradiation, sélection outrancière, plastides transformés, microchromosomes artificiels...) qui échappent actuellement à toute évaluation ; et sont en passe de devenir la base de notre alimentation.
Quand on sait qu’une plante "stressée" se protège par la production de protéines. Qu’on ne peut pas prédire quelle molécule sera un allergène. Qu’il y a des allergies acquises. Que la prise de certains médicaments peut augmenter la quantité de protéines allergènes dans le sang (l’aspirine, par ex. accroît les taux de gliadine circulant). Qu’on ignore quels sont les individus qui seront affectés par ces allergènes. Que nos systèmes immunitaires sont déjà mis à rude épreuve par les pollutions installées... on doit exiger que l’argent public serve rapidement à une évaluation rigoureuse de ce qui est déjà sur le marché.
En s’arrogeant le droit de modifier irrémédiablement nos ressources alimentaires, les firmes agro-chimiques mettent en danger notre santé et l’environnement. En supprimant le droit des peuples à se nourrir autrement qu’avec des plantes modifiées, elles se conduisent en véritables mafias.
La législation européenne n’est plus adaptée à ces débordements et ne garantit pas la Bio-Sécurité. Les européens sont exaspérés. Pour stopper la surenchère de ces "améliorations" sans fondements sanitaires, la seule solution est de supprimer les profits à court terme que les lobbies en tirent.
Pour garantir le droit des peuples à la santé, la législation communautaire doit être remaniée. L’Europe doit cesser de reconnaître COV et brevets sur le territoire européen, instaurer le classement des semences des plantes vivrières comme Bien Commun Inaliénable, et empêcher toute privatisation du vivant par des droits de propriété intellectuelle.
[1]Velot [2] D.Dron [3] Moussard [4] Isselbaker [5] Triptoleme [6] Seralini [7] Le Généraliste [8] INRA.[9] Zhang [10] Guy Kastler [11] Marie Monique Robin [Nicolas Hulot].
Une étude intéressante
Il y a plus de 10 ans, Eric Meunier d'INF'OGM (un site vraiment à jour sur la question - voir lien), dévoilait une étude expliquant que les ARN de végétaux peuvent influer sur le métabolisme des mammifères qui les ingèrent. Depuis, la législation continue à les ignorer.
En 2011, l'équipe du Pr. Zhang de l'Université de Nanjing (Chine) annonce avoir découvert que des molécules de plantes, comme le riz ou le chou, peuvent être actives chez des mammifères. Ces petites molécules d'Acide Ribonucléique, appelées ARN micro (ARNmi) remplissent une fonction importante de régulateur dans les cellules et interviennent dans la synthèse de protéines. Elles ne sont pas entièrement détruites par la digestion comme on le pensait jusqu'à présent.
C'est grave car ces caractéristiques sont d'ores et déjà utilisées chez certaines plantes transgéniques (vigne GM de Colmar ou haricot GM autorisé au Brésil) ou à la base de la nouvelle technique appelée Méthylation de l'ADN. Après avoir détecté ces molécules dans le lait, le sérum sanguin (la partie «liquide» du sang) et dans les tissus de différents mammifères, les scientifiques ont établi que ces ARNmi, ingérés par le biais de l'alimentation n'étaient pas totalement détruits par la digestion. C'est ainsi qu'une quarantaine d'ARNmi ont été retrouvés dans le sang de plusieurspersonnes, dont l'ARNmi MIR168a, présent en grandes quantités dans le riz.
Les scientifiques ont démontré que cet ARNmi est actif chez la souris où il inhibe l'expression de certaines protéines. Pour les chercheurs, ces résultats démontrent que «des ARNmi végétaux présents dans des aliments peuvent réguler l'expression de gènes cibles chez les mammifères». Ces résultats devraient intéresser nombre de scientifiques ainsi que les "experts" en charge des demandes d'autorisations commerciales pour des plantes transgéniques. En effet, à l'heure actuelle, aucune analyse de ces ARNmi n'est effectuée par les pétitionnaires. Mais plus fondamentalement, ces résultats montrent que la vision de la biologie qui a prévalu pour la mise en place des plantes transgéniques (un gène – une protéine – une fonction) se complique au fur et à mesure que les connaissances scientifiques avancent. A l'image des phénomènes de régulation épigénétique du génome (des facteurs extérieurs – au sens large - influencent l'expression du génome sans que la séquence en soit changée), ces résultats questionnent l'approche même des biotechnologies qui reposent jusqu'à présent sur des dogmes simplistes, et plaident pour une approche systémique nécessairement plus complexe.
L'étude Séralini "OGM et ROUNDUP"
Travaillant depuis plus de 10 ans sur les OGM, il a publié, fin 2012, une étude sur un Maïs GM et sur son herbicide «Roundup» associé (produits déjà utilisés en France), fabriqués par la société américaine Monsanto. Son étude conclut au pouvoir cancérogène de ces 2 innovations de l’agro-industrie et émet des doutes sérieux sur l’innocuité des OGM en général. (Plus d'infos sur CRIIGEN.org).
Une étude des plus soignées
Durée : les travaux ont duré 2 ans. NB: pour autoriser cet OGM à l’alimentation humaine et animale, l’étude de Monsanto avait duré 3 mois.
Les tests ont été réalisés sur le produit tel qu’utilisé : cette étude a testé le Roundup (l'herbicide le plus utilisé au monde), dans les conditions d’utilisation par les agriculteurs et d’inhalation par la population, c’est à dire dans son intégralité, incluant les «adjuvants» présents dans le produit fini, qui permettent l’entrée du principe actif dans les cellules (jusqu’à présent, on se contentait de tester le principe actif -le glyphosate- seul).
Analyses de sang : le test sur le Roundup a été fait à fond, en recueillant des données biologiques (le Roundup n’avait été testé que quelques jours, sans aucun paramètre sanguin, à l’occasion de son autorisation par les agences sanitaires).
Transparence : le professeur Seralini s’est rendu aux convocations de l’ANSES (agence sanitaire française) qui voulait l’interroger sur les conditions de son étude et a remis les éléments complémentaires demandés. (Monsanto, convoqué également, n’a même pas daigné envoyer un représentant en s'abritant derrière le secret industriel).
Deux poids, deux mesures :
Cette étude, remarquable, a été jugée «originale sans être probante» par l’ANSES (des pans entiers de cette agence sont phagocytés par les lobbies), qui réclame «une autre étude longue» qui coûterait 25 millions d’Euros, mais se garde bien de préconiser un moratoire immédiat sur cet OGM et le Roundup, tant que la société Monsanto ne livre pas des données claires et exploitables.
Pourquoi cette sévérité étrange envers l’étude la plus complète jamais réalisée ? Pourquoi ce laxisme envers Monsanto, alors que la firme ne daigne même pas venir s’expliquer dans ce lointain petit pays de France (qu’elle sait cependant trouver pour vendre et expérimenter ses produits) ?
Cette firme traite notre pays par le mépris (exactement comme elle avait traité ces villages vietnamiens qui souhaitaient se dépolluer de l’agent orange qu’elle avait fabriqué), et l’ANSES lui accorde de longues années supplémentaires pour vendre ses produits cancérogènes probables.
Rappelons que nous sommes en France, dans un pays où le Principe de Précaution a valeur de Constitution...
Cette alerte de taille aurait dû aboutir immédiatement à un arrêt total de l’utilisation des OGM et des pesticides auxquels ils sont rendus résistants, dans l'attente de nouvelles études. Il n'y a aucune obligation à prendre des risques. En effet, à part pour la médecine, en milieu confiné, il n’y a aucune nécessité à utiliser les OGM.
Pour plus d’informations sur l’étude Seralini, voir également le film de Jean-Paul Jaud : «Tous Cobayes ?»
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