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Perturbateurs endocriniens et cancer

Le cancer est une des maladies chroniques...

... qui explosent actuellement. C'est à présent un homme sur 2 et 2 femmes sur 5 qui y sont confrontés au cours de leur vie. En France, ce sont plus de 1000 nouveaux cas par jour. Les adultes atteints sont de plus en plus jeunes et les cancers d'enfants sont en progression constante.

Les autres maladies chroniques, diabète, troubles du sommeil, obésité, troubles de l'humeur, du comportement, allergies, Alzheimer… redoublent également aujourd'hui.

Depuis 1991, on sait que l'une des causes principales de l'explosion de ces maladies est la concentration croissante, dans nos corps, de leurres hormonaux qu'on appelle les Perturbateurs Endocriniens (PE).

Certains PE d'origine chimique sont créés par l'homme (la moitié des pesticides sont des perturbateurs endocriniens. 120 perturbent plus spécifiquement la thyroïde (1)). D'autres sont d'origine naturelle comme par exemple l'aluminium que nous utilisons dans l'alimentation, les médicaments, la cosmétique, etc...

Comment agissent-ils ?


Les leurres hormonaux agissent en mimant, bloquant ou perturbant nos hormones. Comme les hormones, ils agissent à des doses infimes.  De tous jeunes enfants sont touchés car le sang de leur mère les contamine in utero. Les effets sont transgénérationnels (enfants, mais également petits-enfants) car les PE modifient l'environnement biochimique de nos gènes. En outre, les cocktails chimiques contenant des PE affectent le QI. A. Rico, "expert" en toxicologie chargé d'évaluer les pesticides a osé déclarer, à un colloque de fabricants "ce n'est pas à nous de prendre des décisions pour ceux qui vont naître, ils se démerderont". Encore faudrait-il que les générations futures en aient encore les capacités ! Rien n'est moins sûr.

870 substances qui agissent comme leurre hormonal sont déjà identifiées. En 2011, le toxicologue Andreas Kortenkem, a rédigé un rapport pour la commission européenne. Ce rapport fait le tour de la question et ne laisse aucun doute sur la responsabilité des PE dans les maladies chroniques. Ce travail remarquable, signé par 80 endocrinologues et chercheurs internationaux aurait dû nous amener à prendre des mesures immédiates pour diminuer l'explosion de maladies chroniques. Mais, comme d'habitude, les lobbies ont agi pour créer du doute. Depuis, la Commission Européenne multiplie les études complémentaires (en veillant à ce qu'il n'y ait aucun endocrinologue dans le groupe "d'experts" engagés pour ce travail).

En France, la loi, que nous avions crue adoptée par le Parlement interdisant le bisphénol A (gaînant l'intérieur des boites de conserves), un perturbateur endocrinien notoire, vient d'être modifiée par le Conseil Constitutionnel qui autorise les industriels français à continuer à en fabriquer et à en utiliser... pour l'étranger, au nom de la liberté d'entreprendre. La recherche sur l'aluminium a été stoppée délibérément... Alors qu'on a laissé aux industriels jusqu'à 2015 pour écouler leurs produits à base de bisphénol A et "s'adapter", ils l'ont simplement remplacé par le bisphénol S, très proche, un autre perturbateur endocrinien. Quand interdira-t-on la totalité des familles de produits jugés dangereux ? Il est d'ailleurs tout à fait possible de se passer de bisphénols: cela fait 15 ans qu'aux Etats-Unis, les produits bio sont vendus dans des boites de conserve sans bisphénol du tout.

Il faut savoir également que les Agences de sécurité sanitaire, ont rejeté comme “non plausibles“ les études qui faisaient état de concentrations de PE dangereuses dans le sang humain; estimant ces taux impossibles,  les PE étant dégradés par le foie... Oubliant ainsi que 80 % de notre exposition (par ex. aux pesticides, aux produits ménagers etc...) se fait par inhalation. Oubliant que les mesures sur l'exposition alimentaire sont menées sur des rongeurs dont la muqueuse buccale est protégée par une couche de kératine. Alors que la bouche des humains possède une muqueuse très fine et très vascularisée sous la langue, voix royale d'entrée directe dans le sang (ce qui explique que les jeunes enfants, qui portent tout à leur bouche, aient un niveau de bisphénol A dans le sang bien supérieur à celui des adultes).

Que peut-on faire ?

En attendant que l'État se décide à interdire et à créer, dans un premier temps, un étiquetage "Sans PE", à former des toxicochimistes (la toxicologie en France est dans un état d'abandon total), à soutenir l'innovation sur les procédés respectant la santé et l'environnement (les fleuves, l'air, les sols sont contaminés) voici quelques conseils pour limiter votre exposition aux PE :

N'achetez jamais de produit cosmétique contenant du paraben (attention, il y en plusieurs sortes).

Ne réchauffez jamais au micro-ondes ou au bain marie d' aliments qui sont encore dans leur plastique (le chauffage aide les PE à migrer dans la nourriture).

Si vous voulez vous reposer correctement la nuit, exigez des literies (matelas, couettes, couvertures, doubles rideaux) sans retardateur de flamme et sans anti-acariens (ces cocktails d'insecticides et chimiques, souvent sous forme "nano", que nous respirons en dormant sont très dangereux). En effet, les pesticides les plus nocifs étant peu à peu retirés en agriculture, les industriels les recyclent en "biocides" ménagers pour lesquels la législation est moins contraignante (le lindane, interdit en agriculture est même autorisé en pharmacie).

Vérifiez qu'il n'y a pas d'aluminium dans vos dentifrices, vos déodorants (2/3 en contiennent)... En effet, l'aluminium est utilisé comme anti- transpirant (il bloque la transpiration en bouchant les pores). Dans le cancer du sein, on en retrouve dans toutes les ponctions. Les tumeurs se développent au niveau des aisselles, et ensuite, l'aluminium aide les cellules atteintes à migrer dans tout le corps.

Écrivez pour que le vaccin DTP sans aluminium, supprimé en 2008 (on n'arrivait plus à vendre les autres...) soit à nouveau commercialisé.

Interrogez les fabricants par écrit et gardez leurs réponses.

En savoir plus ?

- RES : Réseau Environnement-Santé.
- Un numéro de 60 millions de consommateurs sur les PE.
- Un livre de Marie Grosman et R.Lenglet : Menace sur nos neurones.

(1) Pierre Michel Périnaud, président de l'association "Alerte des médecins sur les pesticides"

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