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Nanotechnologies

Les nanoparticules sont de nouveaux matériaux

Elles auraient dû être traitées comme telles par le législateur.
En effet, ce sont des particules à peu près de la taille d'un virus (1 nanomètre c'est un million de fois plus petit qu'un millimètre) dont les propriétés physiques et chimiques sont totalement inédites. Ces propriétés sont radicalement différentes de celles du matériau "parent", sur lequel on possède, depuis longtemps, des tests d’innocuité à long terme. Une "nano", c'est à la fois une taille, un produit chimique, des charges electriques, des propriétés magnétiques, une surface... dotée de pouvoir inédits et se modifiant au gré du milieu, du temps, des associations chimiques où elle se trouve...

Ces propriétés inédites sont aussi un élément clé de leur toxicité : bien plus petites qu’une cellule humaine, les nanoparticules y pénètrent avec une grande facilité. Elles sont capables d'entrer et de se déplacer dans notre corps, circulant sans problèmes des poumons au cerveau. Elles passent toutes les barrières biologiques (cellules, peau, muqueuses, intestin, barrière hémato-encéphalique, placentaire...). Par ex., les nanotubes de carbone, qui rendent les raquettes de tennis plus résistantes, présentent exactement les mêmes risques que l’amiante. Et, dans l’environnement, leurs déchets sont cent fois plus dangereux que ceux des matériaux traditionnels.

Malgré ces dangers, depuis quelques années, des nanoparticules fabriquées ont été introduites, en silence, dans plus de 1000 familles de produits. Elles sont utilisées par l’industrie, la cosmétique, l’agro-alimentaire, les pesticides agricoles, les produits manufacturés.... Car pour les entreprises, les nanoparticules sont une aubaine. Les processus de fabrication sont simples, il n’y a pas besoin de beaucoup de place pour les produire, on en utilise très peu pour un effet conséquent, elles ne coûtent généralement pas très cher à fabriquer (puisqu'on ne dépense rien pour les étudier et que la population est utilisée comme cobaye)  et que la réglementation est quasi-inexistante.

On trouve donc des nanoparticules d’argent dans les chaussettes "sans odeur" alors que ces nanoparticules peuvent migrer dans la peau et sont soupçonnées d’altérer les cellules de notre foie. Puis, par les eaux de lavage, le nanoargent arrive dans des stations d’épuration non équipées pour cela, et y tuent les bactéries épurantes, et polluent l’environnement (pollution évaluée à 300 tonnes par an et absorbée par les poissons). Sous forme de crèmes cosmétiques, elles pénètrent facilement dans l’organisme où elles détériorent l’ADN de nos cellules.

Et si une fine couche de nano-particules d’aluminium recouvre le papier d’aluminium c’est pour... qu’il colle moins à la mayonnaise de votre sandwich. Ce "progrès" vaut-il vraiment qu’on risque notre santé déjà mise en péril par ce matériau hautement toxique à l’échelle macroscopique ?

Au niveau des plaques de Peyer, dans nos intestins, des nanoparticules d'aluminium, de nanotitane,
etc... provoquent l'altération de la paroi intestinale. On retrouve de la nanosilice dans les biopsies de nos foies. Elle passe aisément dans le noyau de nos cellules et peut y endomager l'ADN. C'est cette même nanosilice que les industriels refusent d' étiqueter "nano", sur les emballages (ils l'utilisent à présent comme anti-aglomérant dans le sel et dans le sucre), afin de ne pas inquiéter les populations qui risqueraient de "boycoter aussi la silice".

Les nanoparticules peuvent également jouer les perturbateurs endocriniens si elles s'accumulent dans une glande endocrinienne, en modifiant les taux de progesterone, d'oestrogènes...

L'autopsie, moyen de preuve ?

Pour évaluer les effets cocktails de plusieurs nanos de provenances différentes dans nos organes, la solution la plus rapide serait l'autopsie. Si vous avez déjà votre carte de donneur dans votre portefeuille, n'hésitez pas à rajouter dessus que vous désirez que votre corps serve à détecter la présence de nanoparticules dans vos organes. Ce serait un excellent moyen de contrer les industriels qui dénigrent systématiquement les études "in vitro" qui tirent la sonnette d'alarme.

Le peu que l’on sait sur les nanoparticules est assez inquiétant pour qu’un moratoire immédiat soit pris sur leur commercialisation et leur importation. Il faudrait, en tout premier lieu, faire de la recherche sur des instruments et des méthodes fiables pour les évaluer, car pour le moment, on s’est bien gardés de développer les protocoles adéquats pour les tester. D’après Eric Gaffet, directeur de recherche au CNRS, "il suffit qu’un de leurs paramètres change (taille, surface d’échange, morphologie), pour que leur toxicité change" (pour prendre en compte cette particularité, voir la définition des nanoparticules que propose ce chercheur sur RAGSTER.org). Le problème, c'est que les fournisseurs de poudres nanobroyées sont incapables de respecter une métrologie rigoureuse, leurs nanopoudres contiennent toutes les "nano-tailles" possibles. Et dans nos corps, selon le milieu où elles se trouvent, les nanoparticules ont des "comportements différents". Par exemple, au niveau de notre bouche, les nanoparticules de silice sont dispersées par le milieu salivaire. Puis, dans le milieu stomachal acide, elles s'agglomèrent. Quand elles passent dans l'intestin, elles se séparent à nouveau. Pour lutter contre ces intruses, certains milieux redispersent les particules primaires en les enrobant de couronnes de protéines.

Ceux qui inventent des nouveaux produits renfermant des nanosubstances devraient donc mener des évaluations extrêmement précises "en situation".

Comme à leur habitude, les industriels ont investi dans la recherche, mais pas dans l'évaluation des risques. Et les études toxicologiques, peu nombreuses, sont arrivées après que les entreprises aient mis en vente des produits qui en contiennent. La toxicité et les impacts sur l'environnement des substances sous forme nano doit donc être réétudiée et leur utilisation encadrée.

Car les règlements existants, en particulier REACH (le règlement européen qui gère les évaluations et les autorisations de substances chimiques dans l’Union Européenne) sont basés sur le tonnage ; les nanomatériaux sont de si petite taille qu’ils atteignent fort rarement le tonnage d’une tonne par an à partir duquel cette directive européenne s’applique.


REACH progresse très lentement


A ce jour, le règlement REACH ne fait toujours pas le distinguo entre le nanomatériau et son "parent" à l’échelle macroscopique. La commission annonce... pour 2020, une annexe spécifique pour les nanosubstances demandant des analyses particulières avant leur utilisation. Si ces dispositions passent, elles changeront la donne, mais pour l'instant, on continue à utiliser les nanos sans contrôle, jusque dans les pesticides que nous inhalons quotidiennement, et qui, à la surprise de tous peuvent tout à coup "se transformer en gaz" intoxiquant plus de 50 personnes (L'affaire du Metham-sodium). Il serait peut-être intéressant de chercher les nanos à l'oeuvre dans ce produit ? Et interdire imédiatement leur ajout dans des produits chimiques dispersés dans l'air que nous respirons jusqu'à plus ample informé.

Comme l’Union Européenne ne faisait rien, les États ont tenté d’agir chacun de leur côté : en janvier 2013, la France a fait une tentative pour que les produits contenant des nanoparticules soient obligatoirement déclarés dans le BUT DE PREVENIR LES RISQUES. Mais les lobbies industriels, jouant à nouveau sur la petite taille des nanoparticules, ont réussi à obtenir que l'arrêté d'application dénature la lettre et l'esprit de la loi : alors qu'on peut détecter les nanos à partir de 0, 15 %, il faut 50 % de nanoparticules dans un matériau pour qu’il soit soumis à cette réglementation. Autant dire qu’aucun produit ou presque n’est concerné. Idem pour le décret d'application qui la dénature également en jouant cette fois-ci sur la taille des nanoparticules (définissant arbitrairement la taille d'une nano "entre 1 et 100 nanomètres", alors que des effets "nanos" sont retrouvés à plus de 600 nanomètres). Pire encore, un industriel peut toujours brandir le secret industriel et commercial pour ne pas révéler la composition de son produit. La juriste Corinne Lepage a donc tout à fait raison de lutter pour que le "secret industriel" soit limité au secret de fabrication, sous le mot d'ordre "Pas de données, pas de marché !"

Que peut-on faire ?

La compote d'abricot est forte en goût comme jamais ? Il y a fort à parier que des nanosubstances sont à l’œuvre dans le pot. En effet, l'industriel peut, par exemple, fabriquer du "nanoabricot" c'est à dire broyer très finement - nanobroyer- l'abricot afin que sa surface d'échange avec les papilles soit décuplée, ce qui va en renforcer le goût. Le problème c'est que ces nanos, selon la température, l'acidité, le temps de contact, pourront arracher des particules de plastique du petit pot (ou du couvercle si la compote est en pot de verre) et que les particules de plastique se retrouveront dans notre cuiller.  L'abricot pourra se comporter ainsi, mais pas la fraise... ou l'inverse... Et le plastique du pot (renfermant peut-être des nanoparticules), ou les additifs dans le produit ou les agents de structure ou les agents de fermentation, ou les agents de blanchiment... peuvent également contenir des nanos qui entreront en interaction avec les contenus... Pour l'instant, rien n'oblige les industriels à contrôler ces migrations potentielles. Vu le nombre d'interactions produit-contenant déjà sur le marché, on évalue à 0,3 % seulement les cas de transfert qu'on pourrait analyser. Et 30 % pourraient être analysés "par modélisation". 

Vous dormez mal ?  Si votre matelas et votre couette ont été achetés après les années 80, il y a de grandes chances pour qu'elles soient imprégnées de nanobiocides
(pour tuer des acariens qu'on limite parfaitement en aérant sa literie), que vous respirez toute la nuit.

Prenez alors la peine d’envoyer un mail au fabricant, pour savoir si des nanoparticules fabriquées ou ajoutées, jusqu'à 600 nm et même sous le seuil de 50 %, entrent dans la composition du produit ou dans son emballage. Il doit savoir s'il en a utilisé. Ne donnez pas votre téléphone. Attendez une réponse écrite que vous conserverez, pour plus tard en cas de problème sur votre santé.

Vous pouvez également écrire à votre député pour demander que l’argent du Crédit Impôt Recherche, qui est l’argent de l’État, soit utilisé dans sa totalité par les entreprises pour évaluer la toxicité à court et long terme des nouveaux matériaux. Nouveaux matériaux qu’elles mettent au point et lancent précipitamment, et pour lesquels elles ont apparemment décidé de mener des études In Vivo sur la population.

Pour en savoir plus : un livre passionant de Roger Lenglet : Nanotoxiques (Actes Sud) et le site Veillenanos.fr.

Résoudre le problème

La France pourrait résoudre le grave problème des nanoparticules fabriquées : notre solution

Considérant :

- que les nanoparticules résultant de process (comme le diesel...), sont déjà classées cancérigènes du fait de leur extrême finesse.

- qu'un humain sur deux vivant actuellement doit ou devra affronter le cancer.

- que des industriels ont également fabriqué artificiellement des nanoparticules variées et les ont ajoutées sans aucun contrôle aux produits du quotidien.

- que chaque nanoparticule est spécifique, que sa dangerosité potentielle est spécifique, qu'une légère variation de taille, de forme, de surfaçage, de charge électrique, etc... lui confère des propriétés inédites, chaque fois modifiées par les différents milieux où elle est utilisée.

- que leur extrême finesse leur donnant la possibilité de pénétrer en profondeur le corps humain, par contact cutané, respiratoire, digestif... leur potentiel de nuisance sur la santé est gigantesque.

- que leur relargage actuellement non encadré dans l'environnement (eaux de lavage, incinération, abrasion à l'usage, dégradation) leur permet de polluer la terre, l'eau, l'air, et de tuer les bactéries épurantes des stations d'épuration.

- que les industriels ayant fait pression pour leur non-prise en compte dans REACH, elles « n'existent » toujours pas comme nouveau matériau à tester.

- qu'en France, l'argent du Crédit-Impôt Recherche a servi à les fabriquer, mais pas à les tester ou à créer des outils de mesure pour les repérer aisément.

- qu'il n'existe donc pas de Test réglementaire toxicologique les concernant, ni d'outils de mesure pour les repérer.

- que les industriels qui les ont intégrées à leurs produits, prétendent ne pas savoir où elles se trouvent.

- que l' OMS a demandé en 2013, l'application immédiate du Principe de Précaution concernant les nanoparticules fabriquées.

- que même la loi française d'évaluation des risques a posteriori, qui veut repérer les substances contenant des nanoparticules pour évaluer les risques pour la santé et l'environnement, a été tournée par les lobbies industriels lors de la rédaction du décret d'application et de l'arrêté (pas d'obligation contraignante de déclaration, instauration de la notion d'une fourchette de tailles et d'un seuil de présence arbitraires et non scientifique). Que ce décret et cet arrêté sont donc illégaux et dangereux.

- qu'en toxicologie ou en médecine, une porte est ouverte ou fermée, et que, s'agissant d'une innovation technologique entraînant des effets majeurs avec de toutes petites quantités, l'introduction des notions de seuil et de fourchette de taille revient à annuler la volonté d'évaluation des risques voulue par le législateur.

- que les industriels mettent l'accent sur le fait que les nanoparticules étant toutes différentes, leur toxicité et leur écotoxicité doit être étudiée au cas par cas, mais qu'ils se sont bien gardés de le faire, en amont, pour prévenir les risques.



- que le temps presse car la population est, à l'heure actuelle, utilisée comme cobaye.

- Vu la toxicité potentielle très haute de ces nouvelles substances et nouveaux matériaux, et l'immaturité des industriels étant établie, nous demandons d'urgence, en France, (sans attendre une hypothétique avancée au niveau européen - l'actuel président de la Commission Européenne allant jusqu'à souhaiter que même l'Agence Européenne des médicaments soit gérée par l'industrie...) que soient prises les dispositions suivantes :

1°) L'établissement d'un moratoire immédiat sur toutes les "substances fabriquées possédant une granulo-dépendance de propriétés et / ou d'effets" (selon la définition exhaustive d' Eric Gaffet), ainsi que sur toutes les substances et produits en contenant, sans notion de seuil ou de fourchette, fabriqués en France ou à l'étranger.

Ce moratoire durera, tant que ne seront pas livrés à l'autorité publique, en même temps que la déclaration de chaque nanoparticule spécifique, et deux ans au moins avant son utilisation, afin qu'un laboratoire indépendant puisse vérifier :

- La pertinence des affirmations de l'industriel sur la nécessité absolue d'utiliser cette nanoparticule et le bénéfice attendu pour le consommateur.

- L'étude toxicologique qui prouvera son innocuité sur les êtres vivants et l'environnement, dans tous les cas de figure prévus pour son utilisation par la firme.

- L'instrument de mesure ou le "réactif", permettant de la trouver facilement dans un produit, dans l'environnement, dans un corps vivant, (sans engager des millions).

- Le protocole permettant son élimination en fin de vie des produits, ou sa récupération en fin de process, sans contamination de l'environnement et sans dommages pour les êtres vivants.

- Une carte d'identité physico-chimique extrêmement précise de la nanoparticule et de son utilisation précise, disponible pour tous les citoyens (le secret industriel devant se limiter au secret de fabrication).

2°) Obligation d'étiquetage sur produits à venir et produits déjà lancés

Une fois que la nanoparticule sera validée et utilisée, il faudra ajouter :

Une obligation d'étiquetage (corps 14) de tout futur produit ou substance la contenant, (afin de donner à la médecine toxicologique la capacité de repérer tout problème malgré les précautions prises).

Dès aujourd'hui :

Obligation d'étiquetage pour tout produit et son emballage ne contenant pas de nanoparticules, sur toute la chaine de vente, selon le libellé suivant : «Produit et emballage garantis sans aucune nanoparticule fabriquée artificiellement, sans notion de seuil, et de quelque taille que ce soit». Ceci engagera la responsabilité du fabricant ou de l'importateur en cas de problème de santé du consommateur d'un produit venant de l'étranger, en cas de "contamination fortuite" et permet également de combattre la notion de seuil éventuellement utilisée par d'autres pays. Cette mention d'étiquetage devra figurer en gras et en corps 14 minimum.

Les fabricants devront ainsi s'interroger vraiment sur les process de leurs sous-traitants, etc...

3°) Mettre en place un dépôt légal des inscriptions figurant sur tous les emballages (outil utile pour toute politique sanitaire en général)  pouvant servir de preuve. Car aujourd'hui, les actions des lobbies n'ont qu'un but : qu'il n'y ait pas de preuve.

4°) Crédit Impôt Recherche

Le Crédit Impôt Recherche financé par la population, et accordé aux industriels qui ont intégré des nanoparticules dans leurs substances et produits, doit être utilisé pour la recherche toxicologique sur les nanoparticules qu'ils ont d'ores et déjà lancées sur le marché.

Pour les entreprises ayant déjà bénéficié de ce crédit, elles ne pourront en bénéficier à nouveau que pour effectuer une étude toxicologique et écotoxicologique sur les nanoparticules qu'elles ont déjà mises sur le marché, ceci jusqu'à ce que toutes les nanoparticules intégrées dans leurs substances ou produits aient été évaluées.

Tout nouveau crédit impôt recherche ne sera accordé que sur présentation d'une étude toxicologique et écotoxicologique complète en cas d'utilisation ou de création de nanoparticules.